• Les Métallos derrière Martine Ouellet

    Daniel Roy

    La course à la chefferie du Parti québécois sera cruciale pour l’avenir de ce parti. Les  dernières années ont été laborieuses pour le mouvement souverainiste et le lien avec la classe moyenne s’est effrité. Redresser les choses commande une grande expérience militante, une vision et une adresse politique, des qualités que possède Martine Ouellet.

    Le PQ a l’occasion de se reconnecter sur la classe moyenne. Quand Barack Obama parle d’une économie pour la classe moyenne comme il l’a fait dans son récent discours sur l’état de l’Union, Martine Ouellet parle d’un «développement économique intelligent». Le principe est le même : faire fonctionner l’État pour la classe moyenne, relancer l’économie pour le bien commun. C’est avec ceci en tête que j’aimerais apporter un appui sans réserve à la candidature de Martine Ouellet. 

    Une visionnaire pragmatique

    Au cours des dernières années, j’ai pu la voir à l’œuvre. Elle a navigué avec brio au travers de dossiers sensibles sans jamais perdre de vue l’objectif. C’est une candidate résolument progressiste, qui peut ramener la classe moyenne au cœur de l’action politique. Sa vision économique nous montre les possibilités d’un développement intelligent, créateur d’emplois et qui tire profit de nos surplus d’électricité et de nos ressources naturelles.
    Elle est à mon sens une visionnaire pragmatique. Dans un Québec malmené par le déclin rapide du secteur manufacturier, cela soulage de voir une politicienne prête à se retrousser les manches pour créer de l’emploi.

    Ses propositions pour donner de l’oxygène à la classe moyenne et aller chercher une marge de manœuvre financière auprès des mieux nantis et des entreprises dont le capital dort   nous apparaissent bien avisées. Elle comprend que l’argent doit circuler davantage dans les poches de ceux qui stimulent véritablement l’économie : la classe moyenne. Plutôt que de saigner les familles et de couper dans les services publics, il est temps de remettre en question les avantages fiscaux accordés aux banques et à certaines compagnies. Ces dernières n’ont pas rempli leur part du contrat social : elles n’ont pas investi et créé de l’emploi. Il en va d’un meilleur partage de la richesse créée au Québec.

    Appui au PQ de René Lévesque

    Ce n’est pas la première fois que le Syndicat des Métallos prend position politiquement.  Nous avons été le premier syndicat québécois à soutenir le Parti québécois de René Lévesque dans les années 1970. La suite de l’histoire nous a donné raison : le premier mandat du PQ a permis l’adoption de plusieurs lois essentielles pour les travailleurs et la classe moyenne comme la réforme du Code du travail, les lois sur la santé et la sécurité ou encore les dispositions anti-briseurs de grève.

    Le lien entre ce parti et les travailleurs s’est cependant amenuisé avec le temps.  Sous prétexte de grappiller des votes à droite, le PQ a parfois mis en sourdine ses valeurs de redistribution de la richesse, d’équité, de solidarité. Le calcul s’avère perdant : les votes fuient de toute façon vers d’autres formations. Les citoyens reconnaissent et méprisent les vils calculs politiques.

    Il faut rebâtir les ponts. C’est pourquoi il m’apparaît essentiel de soutenir une candidature progressiste. Comme syndicat, on négocie, on manifeste, on élabore des propositions concrètes pour un État plus juste, plus équitable. Il arrive un temps où les idées et la mobilisation doivent trouver leur chemin, doivent être reprises par les représentants du peuple pour se réaliser.

    Malgré ses défauts et les glissements récents, le Parti québécois demeure le meilleur véhicule politique susceptible de prendre le pouvoir et faire valoir les intérêts de la classe moyenne. L’indépendance peut se faire uniquement pour les gens et avec eux. Elle doit s’incarner dans leur quotidien. Il faut cesser de se définir en réaction au Canada pour plutôt jeter ensemble les bases du pays que nous voulons construire.

    Faire une différence

    Pour toutes ces raisons, j’invite les militants progressistes, syndicalistes, environnementalistes, que ceux-ci soient péquistes ou non, qu’ils soient solidaires ou distants à l’égard de la politique active, à prendre leur carte de membre du PQ et à faire une différence dans la prochaine course à la chefferie. Martine Ouellet est notre candidate. Elle partage nos valeurs de liberté, de solidarité et de justice.

    Les forces de l’argent sont souvent habiles à se coaliser. Il est temps pour nous tous de s’investir et de changer la donne. Ceux qui croient en un modèle québécois où l’État redistribue la richesse, prend soin des gens et met en place les conditions de notre épanouissement collectif doivent unir leurs forces et pousser dans le même sens.

    Bons débats à tous.

    Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des Métallos

Les commentaires sont fermés.